Les echecs toute une histoire (1)

Les echecs toute une histoire (1)

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( intro) Avant tout, je souhaite prévenir les lecteurs que ce blog sera découpé en plusieurs parties sinin c'est trop long.

Depuis 2003, l’auteur passionné par le jeu d’échecs et la peinture a réuni les œuvres de plus de 700 artistes avec pour toile de fond le jeu d’échecs. Un travail de longue haleine qui trouve son aboutissement avec cette publication de plus de 300 pages. Cela débute avec le Moyen Âge, notamment Jacques de Cessoles, un moine dominicain né dans la seconde moitié du 13e siècle, dont le manuscrit « Le jeu des eschez moralisé » a fortement contribué à justifier l’ordre féodal. Il doit en rester plus d’une centaine de copies aujourd’hui. Le jeu d’échecs est devenu alors le jeu des Rois et le roi des jeux, pratiqué essentiellement par la noblesse et le clergé.

De l’aristocratie à la bourgeoisie

Jusqu’à la fin du 18e siècle, c’était avant tout un jeu de Cour comme l’attestent les nombreuses toiles de peintres plus ou moins connus. L’une des premières exceptions « Les joueurs d’échecs » de Venise est une toile du célèbre Caravage (1571-1610), au réalisme saisissant dont l’auteur était connu pour partager la vie du peuple où il trouvait l’essentiel de l’inspiration de ses œuvres. A la fin du 18e, c’est de plus en plus la grande bourgeoisie qui se met en scène pour utiliser l’image valorisante du jeu, un modèle d’intelligence.

Les femmes sont aussi très présentes, alors qu’elles sont absentes des tournois jusqu’à la fin du 19e siècle.

Le jeu d’échecs (prononcer [eʃɛk]) oppose deux joueurs de part et d’autre d’un tablier appelé échiquier composé de soixante-quatre cases claires et sombres nommées les cases blanches et les cases noires. Les joueurs jouent à tour de rôle en déplaçant l'une de leurs seize pièces (ou deux pièces en cas de roque), claires pour le camp des blancs, sombres pour le camp des noirs. Chaque joueur possède au départ un roi, une dame, deux tours, deux fous, deux cavaliers et huit pions. Le but du jeu est d'infliger à son adversaire un échec et mat, une situation dans laquelle le roi d'un joueur est en prise sans qu'il soit possible d'y remédier.

Le jeu a été introduit dans le Sud de l'Europe à partir du Xe siècle par les Arabes, mais on ignore où il fut inventé exactement. Il dérive du shatranj ou chatrang qui lui-même est la version perse du chaturanga de l'Inde classique. Les règles actuelles se fixent à partir de la fin du XVe siècle. Le jeu d’échecs est l'un des jeux de réflexion les plus populaires au monde. Il est pratiqué par des millions de gens sous de multiples formes : en famille, entre amis, dans des lieux publics, en club, en tournoi, par correspondance, contre des machines spécialisées, entre ordinateurs, entre programmes, sur Internet, aux niveaux amateur et professionnel. Depuis son introduction en Europe, le jeu d'échecs jouit d'un prestige et d'une aura particulière qui du « jeu des rois » l’a fait devenir peu à peu « le roi des jeux » ou encore « le noble jeu », en référence à sa dimension tactique et à sa notoriété mondiale. Il a très largement inspiré la culture, en particulier la peinture, la littérature et le cinéma.

La compétition aux échecs existe depuis les origines. On en trouve trace à la cour d'Hâroun ar-Rachîd au VIIIe siècle. Le premier tournoi de l'ère moderne a lieu à Londres en marge de l'Exposition universelle de 1851. La compétition est régie par la Fédération internationale des échecs (FIDE). Parallèlement, l'Association of Chess Professionals défend les intérêts des joueurs professionnels. Le premier champion du monde d'échecs est Wilhelm Steinitz en 1886 ; le champion en titre est le Norvégien Magnus Carlsen depuis 2013.

Une théorie du jeu, développée depuis son invention et de façon intensive par les joueurs de premier plan de l'époque moderne, est transmise au travers d'une littérature échiquéenne abondante. La théorie des jeux (mathématique) décrit quant à elle les échecs comme un jeu de stratégie combinatoire abstrait de réflexion pure, fini, sans cycle et à information complète et parfaite. L'absence de cycle est garantie par les règles de nulle : répétition de position, règle des cinquante coups et impossibilité de mater.

Un des objectifs des premiers informaticiens a été de mettre au point des machines capables de jouer aux échecs. De nos jours, le jeu est profondément influencé par les capacités des programmes joueurs d'échecs, ainsi que par la possibilité de jouer sur Internet. En 1997, Deep Blue devient le premier ordinateur à battre un champion du monde en titre dans un match qui l'oppose à Garry Kasparov. Les programmes actuels ont un niveau largement supérieur à celui des meilleurs humains (le classement Elo du champion du monde est aux alentours de 2850, celui des meilleurs programmes aux alentours de 3500), et ils ont énormément influencé le jeu d'échecs, avec un développement encyclopédique des ouvertures.

La composition échiquéenne, la forme artistique du jeu, a produit des centaines de milliers de problèmes dans de multiples genres. Cette discipline est également sous l'égide de la FIDE, qui organise des concours spécifiques pour les compositeurs de problème et les solutionnistes. Elle édite l'Album FIDE, un recueil trisannuel des meilleures compositions.

Présentation

a b c d e f g h
8
7
6 6
5 5
4 4
3 3
2 2
1 1
a b c d e f g h
Position initiale d'une partie d'échecs.

Une partie d'échecs commence dans la position initiale ci-contre, les blancs jouent le premier coup puis les joueurs jouent à tour de rôle en déplaçant à chaque fois une de leurs pièces (deux dans le cas d'un roque)G 1. Chaque pièce se déplace de façon spécifique, il n'est pas possible de jouer sur une case occupée par une pièce de son propre camp. Lorsqu'une pièce adverse se trouve sur la case d'arrivée de la pièce jouée, elle est capturée et retirée de l'échiquier. Gagner du matériel (des pièces) est un moyen pour gagner la partie, mais ne suffit pas toujours pour y parvenir.

Il existe des règles spéciales liées au déplacement de certaines pièces : le roque, qui permet le déplacement simultané du roi et de l'une des tours ; la prise en passant, qui permet une capture particulière des pions ; et la promotion des pions, qui permet de les transformer en une pièce maîtresse de son choix (sauf le roi) lorsqu'ils atteignent la dernière rangée de l'échiquierG 2.

Lorsqu'un roi est menacé de capture, on dit qu'il est en échec. Si cette menace est imparable (on peut tenter de parer la menace en déplaçant le roi, en interposant une pièce ou en capturant la pièce attaquante) on dit qu'il y a échec et mat et la partie se termine sur la victoire du joueur qui mate. Il est interdit de mettre son propre roi en échec ou de le faire passer sur une ligne d'échec pendant le roque. Il est également interdit de roquer quand le roi est en échec sur sa case de départ. Si cela arrive (par inadvertance entre débutants) on doit reprendre le coupG 3.

Si un camp ne peut plus jouer aucun coup légal (cela arrive par exemple avec un roi seul et l'ensemble de ses pions bloqués) et si son roi n'est pas en échec, on dit alors qu'il s'agit d'une position de pat. Quel que soit le matériel dont le camp adverse dispose, la partie est déclarée nulle, c'est-à-dire sans vainqueurG 4.

Le but du jeu est donc d'infliger un échec et mat à son adversaire. Le terme échec et mat vient de šāh māta (en persan, soit aš-šāh māta الشّاهُ ماتَ en arabe), « le roi est mort », pour indiquer la défaite du roi. Le mot šāh (« roi » en persan) est à l'origine du mot échec et du nom des échecs dans un grand nombre de langues1.